Aaaahhh la GTR…depuis 2008 elle ravit les fans de la ZZR 1400 qui ne souhaitent pas divorcer pour autant de leur compagne ! Héritière de la GTR 1000, elle peine néanmoins à percer sur le segment des GT malgré de nombreuses qualités. Elle est une machine avec un caractère bien à elle à acheter en connaissance de cause

2015 Kawasaki 1400 GTR : la force
(presque) tranquille !

Aaaahhh la GTR…depuis 2008 elle ravit les fans de la ZZR 1400 qui ne souhaitent pas divorcer pour autant de leur compagne ! Héritière de la GTR 1000, elle peine néanmoins à percer sur le segment des GT malgré de nombreuses qualités. Elle est une machine avec un caractère bien à elle à acheter en connaissance de cause…

Look : la plus agressive des GT !
Reconnaissable à ses grands « yeux », ses valises striées pour la stabilité à haute vitesse et surtout ces énormes ouvertures sur le carénage qui rappellent une lointaine Ferrari Testarossa (osons la comparaison !), la GTR impressionne par son gabarit et le degré de finition (notamment la magnifique peinture cuivre pailletée de notre modèle d’essai) atteint sur cette génération.
Elle singe cependant beaucoup la FJR et semble même en être une caricature plus musculeuse, trapue et n’ayant au final pas l’élégance de sa compatriote…
Question look, je lui accorde 3/5.

Sonorité : veloutée !
Renforcée par les échappements Scorpion de notre modèle d’essai, ce 1400 berce agréablement nos oreilles du ralenti jusqu’au rupteur. C’est clair, net et précis ! Aucun bruit de transmission, d’admission ou de distribution ne vient interférer la partition de cette cathédrale mécanique.
A Tunisie moto, on lui donne 4/5 !

Moteur : la quasi-perfection…
Solide à bas régime et fort dès 4000 tr/min, il transforme la GTR en missile sol-sol au-delà ! Tout cela en douceur sans à-coup, sans hésitation ni coup de pied au cul qui dénoterait au milieu de cette ambiance « tapis roulant »… Les performances sont au diapason et ma propre FJR (pourtant plus légère) passe pour un tacot bien que seulement une dizaine de chevaux ne les sépare.

Seul point négatif : le ressenti artificiel de la commande d’accélération qui lui fait rater le grand
chelem…on lui décerne donc 4/5 !

Partie-cycle : une histoire d’allure…
Tout dépend de l’allure et du style de pilotage… Si vous êtes un motard amateur d’autoroute ou de grandes courbes bien ouvertes, la GTR est la compagne idéale ! Progressive à la mise sur l’angle puis ensuite calée comme un TGV même sur chaussée dégradée, elle permet d’enchaîner les kilomètres sans fatigue et ce sera la jauge à essence qui vous obligera à vous arrêter et mettre pause sur votre film de vacances.
En dehors de ce cadre et en bonne Kawasaki, son train avant tombant et ce manque de renvoi d’info sur ce qui se passe au niveau de la roue avant énerve franchement à la longue. On la manie « à la confiance » en se convainquant que ça passe jusqu’à ce que l’avant ne décroche puis raccroche violemment…
Côté freinage, le freinage combiné fait admirablement son travail avec de surcroît une moto qui ne se relève pas brusquement en virage en cas de prise de frein. Ca freine fort mais pas longtemps du tout par contre…ça « fade » beaucoup trop vite et on se retrouve alors avec un levier qui passe du spongieux de base à rien !
Côté stabilité, la moto ne « saucissonne » pas à haute vitesse, bien aidée par son grand empattement et son angle de chasse ouvert. A contrario, elle exigera non seulement du métier mais aussi du courage pour la manier à basse vitesse. Elle reste à mon sens la moins polyvalente des GT sportives.
Du coup, on lui donne 3 étoiles bien méritées.

Ergonomie : une moto accueillante !
Mesurant 1m87, je suis bien plus à l’aise que sur mon FJR ! Je profite d’une protection irréprochable et d’une finition au diapason hormis le design vieillot des compteurs…purée j’ai l’impression d’être revenu dans les 90’s ! Même ma mamie pourtant sortie 5 ans est plus moderne… L’ergonomie est plutôt bonne et on se familiarise assez vite avec les commandes y compris du KTRC, l’anti-patinage maison…
Quant à la selle, elle est d’un moelleux qui la place en référence de la catégorie.
Notre note : 4/5

Aspects pratiques : une vraie routière !
Larges poignées passagers et accroches pour les valises optionnelles font bien évidemment partie de la dotation de toute routière qui se respecte. On apprécie aussi le réglage facile de l’efficace bulle ainsi que celui des phares lorsqu’elle sera chargée pour l’aventure.
On ne peut que recommander les optionnels crash-bar qui non seulement protègeront le beau
carénage en cas de chute.

Notre note : 5/5.

En ville : à fuir au plus vite…
Faire de la ville en GTR est une torture… Entre sa largeur pénalisée en plus par ses rétroviseurs à la même hauteur que ceux des voitures, ce train avant tombant et ce poids, il ne faut envisager la ville que lors d’une traversée imposée d’agglomération. Seul point positif : le moteur ne chauffe pas
même dans les embouteillages.
A Tunisiemoto, on lui donne 2 étoiles sur 5.

A la campagne : impériale !
Voilà le terrain de prédilection de la GTR ! Tout est facile sur cette moto qu’elles que soient les conditions météo. Ici le poids se fait complètement oublier, la rage du 1400 vous sort joyeusement de chaque virage mais attention au sougieux du freinage qui invite à anticiper les freinages.
L’amortissement pourtant classique fait admirablement suspension adaptative fait admirablement son boulot mais attention à ne pas trop profiter de la force du 1400. Chargée et avec passager, on pourra quelque fois talonner en conduite très sportive !
Notre note : 4 étoiles sur 5.

Sur autoroute : la reine de l’Autobahn !
A mon sens, le point fort de cette GTR ! La protection et la position sont irréprochable, le moteur silencieux vous expulse à des vitesses inavouables sans rétrograder, le confort est impérial et cerise sur le gâteau, la consommation mesurée bien aidée par une boite à la 6 ème longue. Notre note : 5/5.

Nos tests (accélération (entre nous: 0 à 100, 100 à 0, gymkhana) :
déséquilibrée…
Les temps sont honnêtes et logiques au vu du rapport poids-puissance. Le spongieux du freinage pénalise la distance de freinage. Quand à ma séance de gymkhana, il faut reconnaitre que sans mon métier je n’en tirerais pas grand-chose et il m’aura fallu me familiariser avec la bête, notamment le freinage combiné imposé ainsi que le centre de gravité vers l’avant qui ne me mettait pas en confiance du tout !
Ma note : 2/5.

CONCLUSION : à réservoir au voyage au long cours !
C’est toujours un plaisir que de chevaucher la GTR ! Fidèle amie de vos voyages, elle vous emmènera à l’autre bout du monde…mais pas au boulot car vous galérerez en ville et aurez envie de la revendre au plus vite sous le coup de l’énervement… Sur le segment des GT, elle est l’une des moins polyvalentes, un peu comme un Goldwing ! Hormis
son moteur qui est la référence, elle est surpassée par la concurrence sur tous les autres points…

Pour info, nous avons relevé une consommation moyenne lors de notre essai de 6,5 l/100km. Notre note finale : 36/50 !